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mardi, 05 mai 2015 00:00

Les témoignages du général Mouhamadou Keïta, ancien commandant du contingent sénégalais au Koweït

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Certains soldats récusent l’idée selon laquelle les diambars sont décédés dans un crash d’avion… Qu’en est-il pour vous ?
Le secteur était caractérisé par un manque de visibilité notoire et un microclimat humide dû, respectivement aux puits de pétrole brûlés par l’Armée iraquienne dans son repli et la proximité du Golfe arabo-persique. Les actions terrestres de la guerre du Golfe étant achevées, l’avion Hercule C 130 numéro 467 de l’Armée de l’air saoudienne qui ramenait des soldats sénégalais sur leur zone de déploiement après le petit pèlerinage à la Mecque (Umra) s’est écrasé à proximité de la piste d’atterrissage. 

C’était le cinquième jour, dans la nuit du jeudi 21 mars 1991 à 4h 45. L’accident entraîna la mort de 93 militaires sénégalais dont deux officiers et six membres de l’équipage saoudienne. Trois soldats sénégalais ont survécu à l’accident, avec pour l’un, des brûlures sévères et pour les deux autres, des fractures délicates.

Les soldats ont parlé d’un appareil inadapté, de la surcharge pour justifier le crash. Est-ce exact ?
Le pilote saoudien de l’avion était très expérimenté. Il a précédemment servi au sein de l’escadrille de  sa Majesté le défunt roi Fahd. C’est par cette tragédie que le monde découvrit la participation du Sénégal à la guerre du Golfe, un petit pays en voie de développement, aligné à côté de grandes puissances comme les Etats-Unis, la France, l’Angleterre… Malgré la grande médiatisation de cette première guerre du Golfe, l’accident eut davantage d’échos que la chute d’un Scud (Silkworm) iraquien, le 20 février 1991 à 2h 30, dans la zone d’intérêt opérationnel du contingent, entraînant divers dégâts matériels et la blessure de huit militaires, dont un grièvement. Ce lourd tribut (93 décès, 8 blessés) payé par le contingent sénégalais est à mesurer à l’aune des nobles motivations qui sous-tendaient l’engagement de notre pays, de la réputation dont jouissait notre Armée et nombreux effets induits aussi au plan militaire national qu’international.

Certains soldats ont déploré l’empressement avec lequel ils avaient été convoqués pour rallier l’Arabie Saoudite. Peut-on parler de précipitation dans l’acheminement des diambars en Arabie saoudite ?
 Le regroupement du contingent s’est opéré avec un court préavis et fut très rapidement suivi de sa projection les 18 et 19 septembre 1990 vers l’Arabie Saoudite. Cette mise en place faisait du Sénégal le premier pays de l’Afrique subsaharienne à s’engager dans le conflit. La base d’attente était au camp King Fahd military city près de Dahran, quartier général du général commandant de la province Est. Le contingent intégra la coalition internationale pour la défense de l’Arabie Saoudite et la libération du Koweït, sous le commandement du général saoudien, le prince Khaled Ben Sultan. Cette disposition était en parfaite adéquation avec la politique internationale et la diplomatie de notre pays, portant d’une part, sur le soutien constamment apporté aux résolutions des Nations unies à travers le respect du droit des pays et des peuples et, d’autre part la solidarité au Koweït.
 A l’époque, compte tenu du plan de charge des armées et des défis domestiques, des options et modalités pour un engagement adapté avaient été retenues en liaison avec les autorités saoudiennes. Le choix avait été porté sur l’envoi d’un bataillon d’environ 500 hommes aguerris, avec une configuration privilégiant la souplesse et la rapidité dans l’action, ainsi qu’une bonne puissance de feu. Il fut articulé autour d’un escadron d’Aml 90, d’une compagnie motorisée et d’une forte compagnie de commandement, d’appuis et des services (…)

Qu’est-ce que le royaume d’Arabie Saoudite et Koweït ont fait pour les diambars ?
Dans les premières années qui suivirent le conflit, l’Arabie Saoudite et le Koweït ont eu à faire des gestes humanitaires de grande portée en direction des familles des militaires décédés lors de l’accident d’avion du 21 mars 1991. Une association des parents des défunts organisait chaque année une cérémonie de récitation du Coran pour le repos de l’âme des défunts. Cela s’était tenu plusieurs fois à l’Institut islamique, sous la conduite du professeur El hadji Rawane Mbaye (…)

Week-end magazine n°174, du 10 septembre au 08 octobre 2011

 

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/les-temoignages-du-general-mouhamadou-keita-ancien-commandant-du-contingent-senegalais-au-koweit

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