Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

19
Mar, Mar
30 Nouveaux Articles

Encombrement de la voie publique : Le Sénégal perd près de 100 milliards de francs Cfa par an

Encombrement de la voie publique : Le Sénégal perd près de 100 milliards de francs Cfa par an

Encombrement de la voie publique : Le Sénégal perd près de 100 milliards de francs Cfa par an

ÉCONOMIE
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

L'encombrement de la voie publique au Sénégal par des marchands ambulants occasionne, selon le Conseil présidentiel de l'investissement, un manque à gagner pour l'Etat du Sénégal de près de 100 milliards de francs Cfa par an. La révélation a été faite hier, lors de l’atelier consacré à une étude sur le commerce des marchands ambulants.


L'Etat du Sénégal pourrait revoir à la hausse son budget annuel de 100 milliards de francs Cfa, si l'encombrement de la voie publique par les marchands ambulants venait à être pris en compte par les pouvoirs publics. C'est ce que l'on pourrait retenir de l'atelier de restitution d'une étude sur le marchand ambulant organisé hier par l'Observatoire économique de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar (Cciad), en présence du directeur du Commerce intérieur et de plusieurs acteurs impliqués dans ce secteur.

En effet, selon le directeur de cet observatoire, le Dr Aliou Diop, qui a coordonné ces travaux, ‘cette activité qui se pratique en dehors de tout cadre réglementaire, accentue l'encombrement de la ville de Dakar, impacte négativement sur l'environnement des affaires et occasionne, selon le Conseil présidentiel de l'investissement, un manque à gagner pour l'Etat du Sénégal de près de 100 milliards de nos francs’. Toutefois, M. Diop convient de ce que le commerce ambulant constitue, d'une part, un régulateur qui aide à maintenir les équilibres sociaux et d'autre part, une réponse aux problèmes de sous-emploi, en ce sens qu'il permet à de nombreuses personnes d'avoir des revenus et de subvenir à leurs besoins primaires. A son avis, il est, aujourd'hui, nécessaire pour l'Etat de reconsidérer ce phénomène et d'en tenir compte dans les politiques et programmes publics. Cela, ajoute-t-il, en examinant au préalable les caractéristiques et les conditions de travail des marchands ambulants et les difficultés auxquelles ces acteurs sont confrontés dans l'exercice de leur activité.

Le directeur du Commerce intérieur Alioune Diouf qui a présidé cette rencontre, a estimé, pour sa part, que l'Etat doit prendre en compte la volonté de travailler de ces acteurs. ‘Ils se lèvent tôt le matin pour aller écouler leurs marchandises, en sillonnant les espaces de Dakar et regagnent leurs domiciles tard dans la soirée’, a reconnu M. Diouf qui conseillera, toutefois, aux marchands ambulants de ne pas jouer aux frondeurs dans certaines situations. A l'en croire, le programme gouvernemental des marchands ambulants est à mi-parcours. ‘Trois milliards de francs Cfa ont été mobilisés pour leur recasement, en plus d'une convention de partenariat qui devra permettre aux acteurs l'achat de marchandises et l'accès à des cantines grâce à un crédit de fonds qui sera mis sur pied’, a rassuré le directeur du Commerce intérieur. Estimés à 8 700 à Dakar, selon le dernier recensement du ministère du Commerce en collaboration avec la mairie de Dakar, les marchands ambulants représentent le moteur de l'économie informelle à Dakar. En 2002, ils représentaient 53,6 % des activités de commerce exercées dans la capitale, indique l'étude qui mentionne que ce secteur génère 97 % des créations d'emplois et occupe 95 % des actifs en 2007. Toujours, selon le document, la valeur ajoutée du secteur informel, estimée à 2 407 milliards de francs Cfa en 2007, est en constante hausse depuis 2000, soit une augmentation de plus de 42 %. Elle est supérieure à la valeur ajoutée du secteur moderne évaluée à 2 258 milliards de nos francs à la même année. Ses faiblesses sont à situer dans sa contribution dans la formation du produit intérieur Brut (Pib) qui ne cesse de baisser, passant ainsi de 51 % en 2000 à 45 % en 2007.

De même, d'après une enquête effectuée par Afristat en 2002, l'économie informelle emploie entre trois et quatre millions de personnes qui exercent principalement dans les activités marchandes. Un nombre qui ne va cesser de hausser d'autant que ce mouvement migratoire est consécutif, selon le directeur de l'Observatoire économique, le Dr Aliou Diop, au déclin de l'agriculture causé par la sécheresse, la dégradation des sols et à la concentration des activités économiques à Dakar. Mieux, accuse M. Diop, le désengagement de l'Etat, encouragé par la mise en place des programmes d'ajustement structurel, a engendré une baisse des investissements publics dans des secteurs comme l'agriculture et l'éducation. Une situation qui, à son avis, a largement contribué à la faillite d'un grand nombre d'entreprises publiques et parapubliques. ‘Ces deux facteurs conjugués ont amplifié le phénomène des marchands ambulants’, a affirmé M. Diop.

Abdoulaye SIDY

SOURCE : WALF