Les stades de foot ont, parait-il, des dieux. On entend souvent dire, par des commentateurs zélés, à la fin des matchs, que tels dieux étaient avec telle équipe. J’aime aussi croire que ces dieux, s’ils existent (car sur la tête de chaque dieu digne de ce nom plane un doute métaphysique !), ces dieux donc ne jubilent pas seulement avec le vainqueur après un match âprement disputé. Ils ont une autre passion.

Tous les grands stades du monde ont dans leur Cv des heures sup en musique. On ne peut évoquer le mythique Wembley de Londres, sans qu’il nous revienne aux oreilles, les notes de ce mémorable concert de 1988, organisé à l'occasion des 70 ans de Mandela et qui a (enfin) ouvert les yeux au monde sur l’horreur de l’Apartheid. Sur la scène on a vu passer Dire Straits, Stevie Wonder, Tracy Chapman, Sting, un certain Youssou Ndour…

Même la Mecque du foot n’y échappe pas. Le stade Maracaña de Rio de Janeiro, 200 000 places, qui accueillera bientôt sa deuxième finale de coupe du Monde, doit aussi sa noblesse aux concerts historiques de Frank Sinatra, Paul McCartney, Madonna. Et, tenez-vous bien, Maracaña a été en 1995 le temple du plus grand concert de Rock, avec Jagger et sa bande. Encore eux ! 

Les dieux des stades ne sont pas seulement des aficionados du ballon rond. Ils se shootent au bon son. Tendez bien l’oreille, le soir d’une finale de Champion’s League, ces divinités reprennent en chœur le chant des vainqueurs, ce cri jouissif de Fred Mercury, «We’re the champions».

SOURCE:http://www.seneplus.com/article/les-dieux-du-stade-se-shootent-au-bon-son