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mercredi, 03 septembre 2014 00:00

Des craintes planent sur le transfert, vers le Sénégal, des complices d’Hissène Habré

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L’OBS – Depuis le 2e rejet de la demande de constitution de partie civile de l’Etat tchadien par la Chambre africaine extraordinaires (Cae), le Tchad tarde à respecter sa promesse de transférer les complices d’Hissène Habré vers le Sénégal. D’où les craintes de l’Union africaine, du Sénégal et des partenaires, quant à la tenue d’un procès correct.    

L’Union africaine, le Sénégal et les partenaires affichent leurs craintes. 

 

Après le second rejet le 27 août dernier de la demande de constitution de partie civile de l’Etat tchadien par la Chambre d’accusation du Tribunal spécial chargé de juger Hissène Habré, l’Union africaine, les partenaires et le Sénégal redoutent que l’Etat tchadien revienne sur sa promesse de transférer les complices du «dictateur» tchadien vers la capitale sénégalaise aux fins d’être entendus et jugés.Après un premier revers essuyé en juin dernier dans le traitement de leur requête, ce deuxième rejet risque d’hypothéquer fortement le souhait de transfèrement et de comparution des complices d’Hissène Habré que sont : Younouss Saleh, tout premier directeur de la Dds, et Mahamat Djibrine, émis par les autorités des Chambres africaines extraordinaires (Cae). Les inquiétudes les plus sérieuses commencent à planer. «Idriss Deby et son gouvernement ne vont-ils pas s’agripper à ce refus de leur constitution de partie civile au procès pour procéder à la rétention des complices ou co-auteurs de premier ordre ? Cela aurait pour conséquence, de priver les magistrats enquêteurs de renseignements de première main, à charge comme à décharge, sur le Président Hissène Habré lui-même. Le procès en question, même s’il va quand même se tenir, serait comme dépouillé de sa substance», confie une source proche du dossier.

 

 

Pessimisme. Aussi se souvient-on, dans un passé récent, de l’attitude ambiguë du gouvernement tchadien, lorsque ses diligences ont été sollicitées pour un prompt transfert, vers la capitale sénégalaise, des co-prévenus clés de l’ancien président de la République, Hissène Habré. La réponse, jusqu’ici très attendue, commence à susciter moult interrogations chez certains observateurs, pourtant très optimistes, depuis le début, sur la volonté de Ndjamena de livrer les co-détenus de Habré aux Cae. Notre interlocuteur de lâcher : «Cet optimisme fait place actuellement à un pessimisme de plus en plus marqué, surtout avec cette bataille engagée par les autorités tchadiennes et qui risque de prendre encore énormément de temps. Sauf si le gouvernement tchadien sursoit à sa décision de pourvoi en Cassation dans sa constitution de partie civile.» L’on rappelle que lors de la mission de commission rogatoire effectuée sur le territoire tchadien et qui a pris fin le 6 juin dernier, l’incertitude planait déjà sur la décision politique des autorités tchadiennes et sur les modalités de transfert de deux co-auteurs ou complices de premier rang d’Hissène Habré sur les faits pour lesquels ce dernier est poursuivi sur le plan international. Détenus depuis par la justice tchadienne dans le cadre de l’enquête, la conduite à Dakar de Younouss Saleh et de Mahamat Djibrine peint comme le tortionnaire le plus craint du temps des exactions supposées, aux fins de leur nécessaire comparution, constitue une exigence de taille pour les autorités des Chambres africaines chargées de l’instruction judiciaire. Les autorités tchadiennes s’étaient engagées à satisfaire la demande des magistrats des Cae et l’espoir était permis, puisqu’il n’y avait pas de raison de douter de l’engagement du gouvernement tchadien à livrer les co-auteurs de Habré.

Diversion. En son temps, l’on parlait déjà de diversion du gouvernement tchadien dans le transfert de certains mis en cause du fait de révélations redoutées qui pourraient porter atteinte à l’honorabilité de quelques responsables étatiques en haut lieu, très proches des autorités politiques actuelles de la République. L’organisation non gouvernementale Human Right Watch a été la première à tirer la sonnette d’alarme sur ce qui ressemblait fort à une rétractation de Ndjaména vis-à-vis  de ses engagements devant la communauté internationale. Après un long silence, les autorités tchadiennes objecteront une observation de règles de procédure inhérentes au transfert de ses nationaux vers d’autres cieux pour un jugement, fut-il celui dans lequel le principal prévenu est un de leurs anciens chefs d’Etat. Prenant à contrepied l’opinion internationale, elles émettront la demande de se porter partie civile au procès qui devrait normalement s’ouvrir officiellement en avril 2015. Pour l’heure, les supputations vont bon train en attendant que le gouvernement tchadien reçoive la notification officielle des dernières décisions de la juridiction spéciale sénégalaise. Et comme pour corser la note,des informations de plus en plus persistantes, mais non encore confirmées ou infirmées par le ministère de la Justice tchadien, font état de la mort d’«El Djanto» alias Mahamat Djibrine à l’Etat civil, suite à des blessures contractées au cours de sa détention préventive sans que les causes desdites lésions ne soient précisées. Là où leurs proches parlent de tortures qu’ils auraient subies en prison. Mahamat Djibrine et Younouss Saleh devraient être les tout premiers transférés et entendus par la commission d’instruction des Chambres africaines extraordinaires (Cae) pour les besoins d’un interrogatoire dans le fond.

NDEYE FATOU SECK

 

SOURCE:http://www.gfm.sn/des-craintes-planent-sur-le-transfert-vers-le-senegal-des-complices-dhissene-habre/

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